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“Je suis une île”, Tamsin Calidas

Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Caroline Bouet, Dalva, 14 avril 2022, 384 p., 23 €.

Une brillante carrière dans la publicité et le journalisme, une union assortie, un appartement londonien, la trentenaire Tamsin Calidas a tout pour être comblée. Or, le quotidien se détériore peu à peu : agressions, dégradations, l’environnement humain et urbain de la capitale britannique ne convient plus au couple en manque de calme. En tombant sur une petite annonce pour la vente d’une fermette sur une île des Hébrides écossaises, Tamsin et son mari pensent avoir trouvé l’endroit idéal pour changer de vie. Ils se lancent dans l’aventure, à quelques mille kilomètres de leur ancienne existence, sans réellement savoir ce qui les attend. Réparer la maison délabrée, travailler dans l’élevage, constituer un troupeau, ils doivent tout apprendre sur le tas et sans aide, d’autant que l’attitude des insulaires à leur égard est plutôt hostile. Les premières années sont éprouvantes, aucun enfant ne vient agrandir leur famille, et le couple, qui pâtit des tensions liées à l’épuisement et au manque d’argent, finit par se séparer. L’autrice est alors à un carrefour, aura-t-elle la force de poursuivre seule son chemin ? Disons que celui-ci prend un tour plus intérieur, sous la forme d’une longue quête de l’apaisement et de l’équilibre malgré les déboires, le machisme et l’ostracisme. L’histoire de cette femme incroyable et bouleversante nous emporte grâce à un style fluide, tour à tour réaliste et poétique. C’est un vrai bonheur de lecture, un roman d’apprentissage de la nature sauvage et de soi au fil des saisons, reposant sur une héroïne attachante, une sorcière de notre siècle à la « puissance invaincue » (Mona Chollet).

Aline Sirba

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