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« Qui-vive », Valérie Zenatti

L’Olivier, janvier 2024, 176 p., 19,50 €

Dans « Qui-vive », Valérie Zenatti se collette au présent à travers le personnage de Mathilde, professeure d’histoire-géographie et mère de famille, dont l’insomnie chronique et l’hypoesthésie apparaissent comme les symptômes d’un mal-être dû à une sensibilité écorchée. En effet, Mathilde se sent agressée par le chaos du monde, les guerres, les élections de populistes, la pandémie, et endeuillée par la mort de son grand-père. Pour tenter d’apaiser son inquiétude et se retrouver, elle entreprend seule un périple en Israël inspiré par Leonard Cohen, où des rencontres de hasard mais déterminantes l’aident à se remettre de la désorientation qui l’égare. Le roman, prenant la forme d’une errance contemporaine, résonne en tout lecteur à la recherche de sens. Comment ordonner le chaos, surtout en Terre sainte, paradoxalement territoire de tous les conflits ? Comment trouver malgré tout une unité dans la confusion qui nous entoure ? Les réponses résident peut-être dans les paroles recueillies au fil du voyage, dans le récit et l’interprétation des histoires millénaires dont les artistes s’emparent encore aujourd’hui afin de livrer une vision du monde. « Qui-vive » est certes l’histoire d’une inquiétude face à une menace tangible mais aussi et surtout celle d’une sentinelle de la liberté de création et de transmission.

Aline Sirba

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